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FICTIONS RURALES
programme

Les animaux d’un côté, les hommes de l’autre. Entre nuit et jour, la présence de la caméra instaure la fiction. La robotisation de l’élevage bovin sous l’œil de Sarah del Pino s’avère tout autant intrigante qu’inquiétante. Julie Chaffort tourne quant à elle un étrange western. Ses personnages connaissent une allégresse tandis que le seul acteur professionnel de la troupe s’improvise souffleur et les libère.

Sarah del Pino

Rêvent-elles de robots astronautes ?, 2017, 25 mn

Sous l’esthétique d’une science fiction, la caméra abandonne peu à peu le monde des humains pour pénétrer dans un monde parallèle. Nous découvrons un microcosme fabriqué par l’Homme et pourtant déserté par ce dernier. Dans une ferme de vaches laitières autogérée par des logiciels informatiques, tous les désirs de ces travailleuses sont comblés si bien, que la seule voix persistante est celle des robots. La frontière entre le naturel et l’artificiel se trouble : nées dans ce monde, ces vaches domestiques évoluent dans leur milieu « naturel ». Telles des créatures dans l’ombre, elles produisent sans cesse notre future consommation de lait. Enfermées dans un hangar, un champs seulement les sépare de notre société. SdP

Julie Chaffort

Les Cowboys, 2016, 29 mn

production : Pollen, artistes en résidence et Est Ensemble

Dans le film Les Cowboys, Julie Chaffort a défini un rythme, lent, celui du temps qui s’étire dans la torpeur d’un soleil accablant de désert américain, et celui, aussi, de la vie quotidienne des personnes handicapées qu’elle filme. En créant un cadre très ouvert, où chacun joue son propre personnage, seul ou à plusieurs, la réalisatrice permet à la vraie vie de ses acteurs de rentrer dans le film. Ses personnages sont eux-mêmes et en même temps autres. Ils se prêtent, avec bonheur, au travestissement, incarnant ces cowboys et cowgirls qu’ils ont peut-être rêvé d’être. Et ce qu’ils insufflent de leur vie propre à leur personnage, si décalé de ce que l’on pourrait attendre de « véritables » faux cowboys (puisqu’on ne les connaît, souvent, que par le cinéma), paraît soudain si juste. Camille De Singly

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