top of page

Thomas Schmahl

Les montagnes amoureuses_2020_fil m (21'48_)_©Thomas Schmahl_1.jpeg

Thomas Schmal, « Les montagnes amoureuses », 2020, 21 min 48

Pour ce film, je me suis intéressé à l’environnement qui a bercé mon enfance, le massif du Mont Blanc et ses alentours. Ainsi, on tourne autour de ces montagnes, dont le regard est influencé par notre positionnement. En bas, on regarde en haut, en haut, on regarde en bas.

Ainsi la question du point de vue, si chère à l’expérience du randonneur, est traitée de façon multiple, par divers instruments de visions : à l’échelle réelle, microscopique, ou plus large avec l’utilisation de Google Earth, qui vient restituer géographiquement les paysages et environnements donnés à voir dans le film.

 

À travers cette réalisation, j’ai également poursuivi une recherche qui porte sur le déplacement de la figure du personnage principal. Ici, ce sont les montagnes, les animaux et les végétaux, les réels protagonistes de l’histoire. L’humain n’étant qu’un substitut, un prétexte pour s’intéresser à ce qui nous entoure. Pourvoir un sentiment à ses grandes figures inertes est une tentative de faire exister en tant que sujet ce qui la plupart du temps est un contexte. L’environnement qui se trouve dans le cadre de l’image tend alors à devenir Le punctum (cf. La chambre claire, Roland Barthes).

 

L’approche romantique au paysage se révèle peu à peu à travers une narration qui n’est ni stricte, ni linéaire, mais qui se laisse porter par l’atmosphère sonore. Alors les montagnes ont une façon de s’exprimer qui leur est propre, et les fleurs nous révèlent certains pouvoirs magiques leur permettant de résister aux environnements difficiles qui composent les pentes alpines.

 

« Les montagnes amoureuses » est une tentative simple d’exprimer le contraste entre la beauté de ces paysages et l’accélération extraordinaire de leur décrépitude. TS

 

 

Après avoir participé aux deux programmes estivaux de la Saison Video consacrés à la jeune création ; PENDANT QUE LES CHAMPS BRÛLENT en 2017 : ( Théodore Dumas, Thomas Schmahl (donc), Camille Varenne, Savina Topurska, Charles Gallay, Maurane Arbouz, Robin Mognetti, Vincent Tanguy ) et TWENTY SOMETHING en 2018 : ( Laurène Carbona, Juiette Gadenne, Thomas Schmahl (donc), Nassimo Berthommé, Alexandre Erre, Benjamin Vertu, Eléonore Berubbé) ; Thomas Schmahl présentait en prime time sa série « La voiture », 2000 en 4 épisodes. Une série d’animation dont le personnage principal est une voiture seul invariant d’épisode en épisode. L’intrigue se joue autour d’elle.

 

La pratique de Thomas Schmahl se construit par assemblage, hybridation, elle est inhérente au montage d’éléments minutieusement choisis. Un médium en active un autre, et toutes ses productions se développent autour de cette problématique. Le statut des pièces est aussi flottant que la temporalité dans laquelle il nous plonge. D’une sculpture on glisse facilement au décor, un décor propice au tournage d’un film ou au développement d’une performance. C’est un travail du contenant qui sous-entend des contenus, un travail de l’enveloppe, du décor qui enrobe toute chose. Il n’y a pas de barrières. Les pièces versatiles créent un univers singulier qui n’appartient à aucune classification, et dans lequel le temps douteux et la perception non linéaire ouvrent le champ des possibles.

 

Né en 1994, l’artiste a été formé à l’ESAD Reims, Le grand prix de Mulhouse 019 lui a été attribué ce pour son installation/performance « La coupe de rien ».

bottom of page