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vidéo en ligne

PENDANT QUE LES CHAMPS BRÛLENT
programme

Le point de départ de ce programme est singulier. Gérard Cairaschi m’invite à participer au jury du Grand Prix du 7ème Festival des Ecoles d’Art du Grand Est 2016. En effet, l’Ecole Supérieure d’Art et de Design de Reims, où enseigne Gérard Cairaschi, organisait en 2016 ce festival dans sa ville. Quatre écoles supérieures d’art constituent le Réseau Grand Est : L’École supérieure d’art de Lorraine (Metz et Épinal), L’École nationale supérieure d’art et de design de Nancy et La Haute école des arts du Rhin (Mulhouse et Strasbourg) et Reims donc. L’École nationale supérieure d’art de Dijon est historiquement associée à l’événement.

Après le visionnement des films participant au Grand Prix, l’idée est venue d’ouvrir la sélection aux films d’étudiants que la Saison Vidéo recevrait en 2016.

Une nouvelle sélection de films d’étudiants a donc été établie. Cette sélection met en regard des films d’étudiants en cours de formation deuxième, troisième année, et des films de cinquième année ainsi que des post-diplômes. Les écoles d’art de Reims, Clermont Ferrand, Valenciennes, Tourcoing, Bordeaux, Brest, sont représentées sans qu’il n’y ait eu d’appel spécifique à candidatures. Pour chaque établissement retenu, les enseignants ont été des intermédiaires incontournables, informant les étudiants de l’existence de la Saison Video et les incitant à candidater. Ils sont nés en 1990 et après, date à laquelle le groupe français Niagara sortait sur l’album Religion le titre « Pendant que les champs brûlent ».

Theodore Dumas

Escarmouche

 2017, 13 mn

ESAD Reims, 5ème année 

Escarmouche est une ode aux grenouilles – corps humain bien que gluant. On assiste à un cérémonial insensé, une parade dérisoire. L’action se déroule chez Philippe d’Orléans, ou dans la ville basse de Metropolis, ou chez King Louie. Au rythme mécanique (toutefois lancinant) du Boléro de Ravel, la fiction se matérialise, la sculpture se fantasme, l’immobile s’anime. Th.D

Thomas Schmahl

La petite chambre

2016, 6 mn

ESAD Reims, 3ème année

Je m’installe confortablement dans un degré de sommeil avancé. La petite chambre, autour les murs. En boucle mes pensées, en boucle, encore. Une errance quotidienne sur la toile, un rappel aux mauvais rêves. TS

Camille Varenne

Tu me chercheras et je ne serai plus

2016, 8 mn

ESACM, Clermont-Ferrand

Ce film est le récit d’un gardien de nuit. Il surveille une maison, et se débat contre le sommeil. Dans cet état de veille, des flashbacks surgissent. Ces souvenirs nous donnent par bribes l’histoire d’une famille vivant en Afrique de l’Ouest. La maison autour de laquelle se cristallise le récit occupe le même statut métaphorique que le bungalow du Barrage contre le Pacifique de Marguerite Duras. Ce film found footage puise ses images dans les archives d’une famille ayant vécu en Afrique de l’Ouest. Il révèle cet héritage à partir du point de vue du gardien qui devient passeur et garant de cette mémoire. Des images tournées à la falaise de Biandiagara au Mali évoquent le cinéma de Jean Rouch et activent l’imaginaire collectif porté sur l’Afrique. CV

Savina Topurska

Ivaylo

2015, 3 mn 47

ESAD, Valenciennes, 3ème année

Ivaylo est un film qui raconte la vie d’un homme pendant et après le régime communiste  en Bulgarie. Une histoire plus ou moins banale, mais réelle. Elle présente le développement d’un homme qui aime, qui cherche, qui sait s’amuser et dépasser les difficultés. Sa vie n’est pas finie, et aujourd’hui il continue de vivre sa vie telle qu’elle est devenue. C’est juste une histoire personnelle, mais d’un point de vue universel. Le film est structuré comme un roman-photo avec des photos d’archives prises en Russie et en Bulgarie ainsi que des cartes postales. C’est un film à la fois fictif et documentaire. ST

Charles Gallay

Lebon, Alan et Emily

2016, 4 mn 55

ESA Tourcoing, 3ème année

Au détour d’une tentative de compréhension mutuelle, deux entités dialoguent. L’un demande : « Humain ou machine ? » L’autre répond : « L’algorithme représenterait l’orgueil de s’y connaître en art ! » En effet, à l’écoute de ces mélodies, que penserait Alan Turing de l’intelligence artificielle mélomane d’Emily Howell ? Ou encore : que conclurait Alan Turing de ce cluster d’humains, qui s’avouent eux-mêmes incompétents en matière de pensée ? Dans cet espace d’ambiguïté, le détournement du test de Turing propose un point de vue sur la conscience collective et individuelle, sur la parenté et le vocabulaire. CG

Maurane Arbouz

Les Mouillettes

2016, 12 mn

EBABX, Bordeaux

Olga a 24 ans et doit rentrer chez sa maman. Cela ne l’enchante guère, mais quelqu’un est mort. Et quand quelqu’un meurt, tout le monde rapplique au garde à vous. Une fille l’observe par la fenêtre de la maison, et en fouillant de vieux cartons, Olga trouve le journal de sa mère racontant qu’elle est née dans un œuf. MA

Robin Mognetti

Totally Lies

2015, 10 mn 59

HEAD Genève

Trois blogueuses acceptent de jouer dans un film réalisé par Robin Mognetti. Lors du tournage, la rencontre avec un ancien Hell’s Angels, l’archétype par excellence du misogyne est mitigée chez les filles. Ces trois digiféministes aux revendications Butlériennes ont-elles enfin trouvé un homme capable de les représenter à leur juste valeur? 

 

À la suite d’un atelier dirigé par Gabriel Abrantes et Michelangelo Frammartino à la Haute École d’Art et de Design de Genève en 2015, ma classe et moi même avions eu carte blanche pour réaliser un court métrage autour du thème de la mimesis.

 

Je me suis intéressé de près à un mouvement de jeunes artistes web : les digiféministes. À travers leurs blogs respectifs, elles se créent un double d’elles-mêmes qu’elles souhaitent garder insaisissable et éternel. Un corps fantasmé qu’elles incarnent virtuellement et qui opacifie leur personne réelle telles des armures, des protections.

 

Elles se disent appartenir à un mouvement féministe progressif en postant des #JudithButler sur leur profil Instagram. Selon moi, elles ont une pratique paradoxale. À travers leurs photos, vidéos ou websites, elles soutiennent et revendiquent une émancipation du corps féminin mais véhiculent dans le même temps un registre érotique suresthétisé en reprenant les codes de la «femme objet» sans émotion, convertie à des désirs programmés et artificiels. Qui plus est, leur public est constitué d’adolescentes en pleine quête identitaire se confondant aisément aux alter ego de ces artistes, à ces silhouettes galbées et perfectionnées de ces artistes.

 

Dans le film, l’utilisation d’un aplat de fenêtres web hétérogènes et grouillantes tirées du web était un moyen de représenter différentes facettes de leur personnalité, ou même de leur intérêts et de leurs convictions. Ce dispositif permet de matérialiser une sorte de topographie de leurs pensées déréglées par une saturation des images, d’un tout-venant audiovisuel. Leur langage en est affecté. Une mimesis s’est opérée entre leur consommation d’images fragmentées et leur vocabulaire, lui aussi fragment, mis en réseau. Internet peut imiter la vie réelle. Sans doute, la vie réelle peut imiter Internet et ses conséquences. RM

Vincent Tanguy

Unleaded Plus 

2016, 9 mn 51

EESAB Brest, 5ème année

Marisa est employée dans une station service à Los Angeles et au moment où je passais, elle changeait manuellement les prix du pétrole. Fasciné par cette activité d’un autre temps, j’ai décidé de documenter ses gestes, ses paroles et son pouvoir éphémère dans ce pays où, par le prisme du cinéma Hollywoodien, la voiture est un symbole de liberté. VT

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