Marie Hendriks invite Ana Maria Gomes dans ce programme qui s’attache aux destins de membres de leur famille liés au monde du spectacle.

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J’ai découvert le travail d’Ana Maria Gomes avec son film Teresa. J’ai été impressionnée par l’audace d’un humour piquant, sous-jacent à une fausse naïveté. En deuxième année du Fresnoy, nous sommes devenues amies inséparables.

Par une série de questions qui peuvent sembler anodines, Ana Maria interroge la personnalité et les souvenirs de ses sujets. Elle révèle leurs paradoxes et l’écart entre ce qu’ils sont et comment ils aimeraient être perçus. C’est pourquoi elle aime filmer des personnes qui ont une part de mystère, qui mènent une sorte de double vie ou qui s’adonnent à l’autofiction.

Avec Antonio, Lindo Antonio, Ana Maria interroge sa famille au Portugal sur un oncle qu’elle n’a jamais connu. Il est parti vivre au Brésil à l’adolescence et n’est jamais retourné dans son pays natal en 50 ans. Dans une seconde partie elle part au Brésil vérifier les suppositions avancées par les différents témoins. Le résultat est un portrait en diptyque et en creux.

Antonio, Lindo Antonio et Scattering Cake partagent un point de départ proche et une même question : comment le temps et l’absence introduisent-ils de la fiction dans nos histoires familiales ?

Ana-Maria avec Antonio, Lindo Antonio part vérifier sur le vif sous une forme de documentaire, une légende familiale et en déconstruit la part de fantaisie. Via la mise en scène de Scattering Cake j’amplifie la part de fiction et fait basculer ainsi une simple anecdote dans l’allégorie ou le conte. Marie Hendriks