LIKE A DESERT MYSTERY
Armand Morin
Romain Gandolphe
Armand Morin
Les Oiseaux, 2019, 10 min 34
Produit avec l’aide de la DRAC Nouvelle Aquitaine et MEMENTO, Espace d’Art Contemporain, Auch
Cette vidéo a été créée suite à l’invitation à exposer dans un ancien monastère carmélite. Les religieuses y vivaient recluses et silencieuses, confinées dans leurs cellules exiguës. L’histoire du lieu m’a incité à interroger l’imaginaire spatial de ces personnes isolées, lié à leur vie d’avant ou leurs fantasmes. J’imagine un effritement de la mémoire des lieux qui perdent toujours plus de leurs détails.
Ainsi la voix off, qui défile sous forme de texte comme une voix intérieure, commence par décrire ce monde silencieux. L’isolement comme une quête ou une punition.
Les images de la recluse et de l’ermite se croisent pour assez vite amener au thème de la fuite. Fuite de l’humain face à ses responsabilités, fuite en avant dans le divertissement et l’usure des ressources jusqu’à finalement disparaître. Cette voix off, c’est celle d’une humanité couarde et avide qui raconte son histoire par bribes depuis une sorte d’au-delà ou d’après. AM
Romain Gandolphe
À la recherche, 2017, 23 min
La production a été possible grâce à une bourse attribuée en 2016,
dans le cadre du Prix des Partenaires, de l’Ensba Lyon
J’ai imaginé retrouver le lieu où Robert Barry était allé se perdre, au mois de mars 1969, dans le désert Mojave. Là où il avait réalisé une partie de son œuvre « Inert Gas Series ». Et l’idée était profondément ancrée en moi, sans que je puisse pourtant en retracer l’origine. Comme si depuis toujours, j’avais eu envie de me promener dans le décor de l’Ouest américain que nous présente la photographie documentant son travail. L’œuvre, elle, est constituée d’une quantité d’atomes d’hélium à l’état gazeux. Elle est dans l’air. Et en un demi-siècle, elle a du se répandre tout autour du globe. Me rendre là-bas était un fantasme absurde.
À l’occasion d’un séjour dans les environs, j’ai fait un crochet par le comté de San Bernardino, où l’on dit que la photo avait été prise. J’y ai passé quelques jours. J’ai vite compris que ce n’était pas là. C’était impossible. La géographie ne correspondait pas. De retour en France, j’ai mené une enquête et interrogé celles et ceux qui pouvaient avoir des informations quant à l’endroit exact où l’œuvre, invisible, était apparue. Bien sûr, c’est l’artiste lui-même qui m’a dit que personne ne savait.
Ayant obtenu à cette fin une bourse de l’Ensba Lyon, je suis retourné au mois de mars 2017 dans le désert Mojave. Me perdant à mon tour, dans une recherche aux allures de rêverie. RG